mercredi 29 mars 2017

Lettres sur cour 2017



LETTRES SUR COUR
JAZZ à VIENNE


  Invitation à la lecture - et à la musique



         Depuis plus d’une vingtaine d’années, avec Lettres sur cour,  des auteurs de France comme du monde entier vivent pendant quelques jours au rythme de Jazz à Vienne : ils ouvrent avec nous leurs livres pour en lire des passages, donnant corps et voix à ce qu’ils ont écrit. Les buffets littéraires de la mi-journée sont aussi l’occasion de rencontres privilégiées avec le public.

Vendredi 7 juillet

12 h, Buffet littéraire : 

 MARIE COSNAY,  pour son œuvre et les Editions de l’Ogre.

 

17 h, Lecture / rencontre : 

LINDA LÊ. 

 

18 h 30, Concert : 

LEÏLA MARTIAL (voc), VALENTIN CECCALDI (vcl), Le Fil en duo.



Samedi 8 juillet

12 h, Buffet littéraire : 
HUBERT HADDAD présente la revue Apulée. 


15 h,  Lecture /rencontre : 
 HUBERT HADDAD.


17h, Lecture / rencontre : 
CHRISTINE MONTALBETTI.


18 h 30, Concert : 
Duo LOÏS LE VAN (voc), SANDRINE MARCHETTI (p), « Les Yeux de Berthe ».


Dimanche 9 juillet

12 h, Buffet littéraire : 
hommage au poète PAUL DE ROUX.


17 H, lecture / rencontre : 
BERNARD CHAMBAZ.


18 h 30, concert : 
LEÏLA HUISSOUD (voc, g), KEVIN FAUCHET (p, g, hca), « L’Ombre », chanson française.



  




« Cour miraculeuse »
 (A partir d’une interview donnée  au Matricule des Anges en 2011)

« Lettres sur cour » est un « petit » festival de littérature créé il y a plus de vingt-cinq ans par Isabelle et Olivier Giroud (la première est céramiste, le second sculpteur), inspiré par le festival de poésie de Sens organisé par François Boddaert ( qui reçoit cette année le prix Roger-Kowalski attribué à un poète par la Ville de Lyon) et soutenu par le festival Jazz à Vienne, en lien avec son fondateur Jean-Paul Bouteiller comme avec aujourd’hui Benjamin Tanguy. C’est, écrivait lors de la vingtième édition Le Matricule des Anges, « une belle et discrète adresse d’été (pendant « Jazz à Vienne »). La preuve : John Berger, Nicolas Bouvier, Erri de Luca, Jacques Roubaud, Marcel Cohen, et tant d’autres, y sont passés ». Quelques principes. « La saveur de la voix d’un auteur, plutôt que celle d’un comédien, est irremplaçable. Même imparfaite elle est plus juste », disait Isabelle Giroud, qui ajoutait : « Nous voulons rester petits, à une mesure humaine. Il y a une résistance farouche à l’enflure. (…) Nous n’invitons pas des auteurs qui font la vitrine des librairies, ils sont déjà assez défendus. (…) Le programme se construit comme une pelote. Par affinités. » Parfois un auteur de notre panthéon dont seuls les livres sont encore parmi nous, comme Henri Thomas, Robert Walser, ou cette année Paul de Roux, reçoit l’hommage qui lui est dû.
Cette année, avec une équipe renouvelée, le programme de la manifestation est rassemblé sur trois jours, en un seul lieu, avec un concert en clôture de chaque journée. Les auteurs invités pour cette édition par Sylvie Gouttebaron, directrice de la Maison des écrivains, s’interrogent notamment sur la tentation de l’enfermement, sur le rapport qui peut s’établir avec l’autre, familier, inquiétant, et sur les « identités assassines ».

- Marie Cosnay dit chercher à travers le miroir « l’autre, familier et inquiétant » ;
- Bernard Chambaz va de Poutine à Ayrton Senna tout en se demandant s’il n’est pas « une projection de son double » ;
- Christine Montalbetti se met en quête d’identités incertaines, de lieux autres : l’Amérique, le Japon, l’Espace ;
- Linda Lê fait de Roman un personnage, de l’écrivain un inconnu, et se cherche une famille d’exilés ;
- Le premier numéro d’Apulée s’ouvre sur les « Galaxies identitaires », « une réflexion sur l’Autre et l’altérité aux antipodes des identités closes et assassines ».


 LES AUTEURS

BERNARD CHAMBAZ
Après une agrégation de lettres et d'histoire, Bernard Chambaz se tourne vers l'écriture. Poète, romancier, il publie notamment L'Arbre de vies (1992, Goncourt du premier roman), Martin cet été (1994), L'Orgue de barbarie (Seuil, 1995) et Le Pardon aux oiseaux. En 2014, il publie Dernières nouvelles du martin-pêcheur chez Flammarion dans lequel il raconte sa traversée des Etats-Unis à vélo dans l'ombre de son fils disparu. Bernard Chambaz est également professeur d'histoire au Lycée Louis-Le-Grand à Paris. Son dernier roman, Vladimir Vladimirovitch, a été publié en  2015.
S'il fallait renvoyer chez eux

Les mots arabes ou arabo-persans

Ca ferait du monde

Et un drôle de vide sur notre carte de séjour :

Azur hasard

D'algèbre à zénith

Jupe (ce serait dommage) & matelas & nuque (mon amour)




MARIE COSNAY
Marie Cosnay (née en 1965 à Bayonne) est professeure de lettres classiques, traductrice
de textes antiques, et écrivaine. Elle a publié des textes dans les revues
Petite, Arpa, Présages, Rivaginaires, Florilèges, Le Nouveau Recueil, La Polygraphe et
Fario. Outre quatre livres pour Cheyne depuis 2003, elle a publié chez Verdier et chez
Laurence Teper (André des ombres, Entre chagrin et néant) ainsi qu'à l’Atelier in 8,
chez Quidam (A notre humanité) et à L'or des fous (La Bataille d'Anghiari). Elle publie
également des livres sous la forme numérique chez Publie.net.

            Quand on trouve, dans un buisson de rosier, une tige de cucurbitacée, les conversations s’animent, il y a une excitation, se rendre compte que c’est parce que tout le monde, du Soudan, d’Iran, d’Afghanistan, tout le monde l’a en commun : la citrouille.



HUBERT HADDAD
est poète, romancier, historien d’art et essayiste. Né à Tunis,  il a passé son enfance à Paris. Après des études de lettres, il publie son premier recueil de poèmes et fonde une revue littéraire, Le Point d'être. Après Un rêve de glace, son premier roman, il y aura notamment Palestine (Prix Renaudot Poche, Prix des cinq continents de la Francophonie), les deux volumes foisonnants du Nouveau Magasin d’écriture, le très remarqué Peintre d’éventail (Prix Louis Guilloux, Grand Prix SGDL de littérature pour l’ensemble de l’œuvre), ou tout récemment Premières neiges sur Pondichéry.

En février 2016, il fonde, aux éditions Zulma, la revue Apulée.
Avec Yahia Belaskri, Jean-Marie Blas de Roblès, Abdellatif Laâbi, Catherine Pont-Humbert.
Dans son numéro inaugural, c’est sur le thème des « Galaxies identitaires » que la revue Apulée entre en scène, « pour tenter d’en finir avec les enfermements idéologiques, les replis élitistes et les fanatismes aveugles ».

Le personnage d’Apulée est un beau symbole à revendiquer par chacun d’entre nous, quelles que soient nos multiples origines, dans ce monde qui pour survivre exige un partage d’altérité salvateur. Personne ne sauvera son village ou son âme derrière le béton identitaire.

LINDA LÊ
Née en 1963 au Vietnam, Linda Lê est arrivée en France en 1977. Après trois livres parus lorsqu'elle était très jeune, elle publie Les Evangiles du  crime, remarqué par la critique. En 1993, Christian Bourgois édite un roman, Calomnies, puis en 1995, Les Dits d'un idiot. Les Trois Parques et Voix ont paru en 1998, Lettre morte en 1999, Personne en 2003, et In memoriam en 2007. Elle a reçu le prix Wepler-Fondation La Poste en 2010 pour son roman Cronos et le prix Renaudot-poche en 2011 pour À l'enfant que je n'aurai pas (Nil). Son roman Lame de fond a figuré parmi les 4 livres finalistes pour le prix Goncourt. Elle est aussi, comme le montrent de nombreuses préfaces pour des auteurs choisis, une magnifique lectrice .

« C’est à Emile Cioran que je dois l’orgueil d’être une métèque… »


 CHRISTINE MONTALBETTI
Christine Montalbetti est née au Havre et vit à Paris. Romancière (auteure chez P.O.L d’une huitaine de romans, d’un récit, de deux recueils de nouvelles), elle écrit aussi pour le théâtre : Baba court dans les paysages (2008), L’Avare impromptu (2009), La Maison imaginaire. En 2009, Denis Podalydès crée Le Cas Jekyll,  qui tournera pendant plusieurs saisons. La pièce est reprise dans une nouvelle mise en scène d’Elvire Brisson au Théâtre des Martyrs de Bruxelles en 2012. En février 2017, Pierre Louis-Calixte créera Le Bruiteur au Studio-Théâtre de la Comédie française.

Les histoires qu’on vous raconte vous lient, d’une certaine manière. Soir après soir, ils m’avaient conté leur vie ; et soir après soir je me sentais un peu plus lié par les récits qu’ils me faisaient.



PAUL DE ROUX
Décédé à Marseille pendant l’été 2016, il avait été l’invité de Lettres sur cour en 1998, avec Jacques Réda à qui le liait une solide amitié. Il était revenu à Vienne à plusieurs reprises.  Né à Nîmes en 1937, il avait créé la revue La Traverse.  Son premier recueil de poèmes, Entrevoir, est paru aux éditions Gallimard en 1980,  d’autres suivront régulièrement, jusqu’au dernier, À la dérobée, en 2005.Trois de ses recueils, Entrevoir, suivi du Front contre la vitre et de La Halte obscure, ont été réunis en un volume dans la collection Poésie/Gallimard.

La seule chose qui compte, c'est la façon dont on vit.

J'ai le pressentiment que « s'éveiller » vivant doit balayer

le problème de la mort




LES MUSICIENS


LEÏLA MARTIAL (voc), VALENTIN CECCALDI (vcl), «  Le Fil en duo »

Le décor est un fil tendu vers l’horizon, quelques chansons flottant comme des âmes errantes (Fauré, Purcell, Berio) et un désir immense de jouer avec l’instant.



LOÎS LE VAN (voc), SANDRINE MARCHETTI (p), "Les yeux de Berthe" 

Une mise en musiques de poésies contemporaines de Philippe JACCOTTET : quand la déclamation se fait chansons, quand la poésie rencontre le jazz.





LEÏLA HUISSOUD (voc,g) KEVIN FAUCHET (p, g, hca), Chanson française , « L' ombre »
Une musique simple, épurée, que le jazz ne renie pas, comme une nécessité de laisser pleinement la place à la plume.