LETTRES SUR COUR
JAZZ à VIENNE
Invitation à la lecture - et à la
musique
Depuis
plus d’une vingtaine d’années, avec Lettres sur cour, des auteurs de France comme du monde entier
vivent pendant quelques jours au rythme de Jazz à Vienne : ils
ouvrent avec nous leurs livres pour en lire des passages, donnant corps et voix
à ce qu’ils ont écrit. Les buffets littéraires de la mi-journée sont aussi l’occasion de rencontres privilégiées avec le public.
Vendredi 7
juillet
12 h, Buffet littéraire :
MARIE COSNAY, pour son œuvre et les Editions de l’Ogre.
17 h, Lecture / rencontre :
LINDA LÊ.
18 h 30, Concert :
LEÏLA MARTIAL (voc), VALENTIN CECCALDI (vcl), Le Fil en duo.
Samedi 8 juillet
12 h, Buffet littéraire :
HUBERT HADDAD présente la revue
Apulée.
15 h, Lecture
/rencontre :
HUBERT HADDAD.
17h, Lecture / rencontre :
CHRISTINE MONTALBETTI.
18 h 30, Concert :
Duo LOÏS LE VAN (voc), SANDRINE
MARCHETTI (p), « Les Yeux de Berthe ».
Dimanche 9 juillet
12 h, Buffet littéraire :
hommage au poète PAUL DE ROUX.
17 H, lecture / rencontre :
BERNARD CHAMBAZ.
18 h 30, concert :
LEÏLA HUISSOUD (voc, g), KEVIN
FAUCHET (p, g, hca), « L’Ombre », chanson française.
« Cour miraculeuse »
(A partir d’une interview donnée au Matricule des Anges en 2011)
« Lettres
sur cour » est un « petit » festival de littérature créé il y a
plus de vingt-cinq ans par Isabelle et Olivier Giroud (la première est
céramiste, le second sculpteur), inspiré par le festival de poésie de Sens
organisé par François Boddaert ( qui reçoit cette année le prix Roger-Kowalski
attribué à un poète par la Ville de Lyon) et soutenu par le festival Jazz à
Vienne, en lien avec son fondateur Jean-Paul Bouteiller comme avec aujourd’hui
Benjamin Tanguy. C’est, écrivait lors de la vingtième édition Le
Matricule des Anges, « une belle et discrète adresse d’été (pendant
« Jazz à Vienne »). La preuve : John Berger, Nicolas Bouvier, Erri de
Luca, Jacques Roubaud, Marcel Cohen, et tant d’autres, y sont passés ».
Quelques principes. « La saveur de la voix d’un auteur, plutôt que celle
d’un comédien, est irremplaçable. Même imparfaite elle est plus juste »,
disait Isabelle Giroud, qui ajoutait : « Nous voulons rester petits, à une
mesure humaine. Il y a une résistance farouche à l’enflure. (…) Nous n’invitons
pas des auteurs qui font la vitrine des librairies, ils sont déjà assez défendus.
(…) Le programme se construit comme une pelote. Par affinités. » Parfois
un auteur de notre panthéon dont seuls les livres sont encore parmi nous, comme
Henri Thomas, Robert Walser, ou cette année Paul de Roux, reçoit l’hommage qui
lui est dû.
Cette
année, avec une équipe renouvelée, le programme de la manifestation est
rassemblé sur trois jours, en un seul lieu, avec un concert en clôture de
chaque journée.
Les auteurs invités pour cette édition par Sylvie
Gouttebaron, directrice de la Maison des écrivains, s’interrogent notamment sur
la tentation de l’enfermement, sur le rapport qui peut s’établir avec l’autre,
familier, inquiétant, et sur les « identités assassines ».
- Marie Cosnay dit chercher à travers
le miroir « l’autre, familier et inquiétant » ;
- Bernard Chambaz va de Poutine à
Ayrton Senna tout en se demandant s’il n’est pas « une projection de son
double » ;
- Christine Montalbetti se met en
quête d’identités incertaines, de lieux autres : l’Amérique, le Japon, l’Espace
;
- Linda Lê fait de Roman un
personnage, de l’écrivain un inconnu, et se cherche une famille d’exilés ;
- Le premier numéro d’Apulée s’ouvre
sur les « Galaxies identitaires », « une réflexion sur l’Autre
et l’altérité aux antipodes des identités closes et assassines ».
LES AUTEURS
BERNARD
CHAMBAZ
Après une agrégation de lettres et
d'histoire, Bernard Chambaz se tourne vers l'écriture. Poète, romancier, il
publie notamment L'Arbre de vies (1992, Goncourt du premier
roman), Martin cet été (1994), L'Orgue de barbarie (Seuil,
1995) et Le Pardon aux oiseaux. En 2014, il publie Dernières
nouvelles du martin-pêcheur chez Flammarion dans lequel il raconte sa
traversée des Etats-Unis à vélo dans l'ombre de son fils disparu. Bernard
Chambaz est également professeur d'histoire au Lycée Louis-Le-Grand à Paris.
Son dernier roman, Vladimir Vladimirovitch, a été publié en 2015.
S'il fallait renvoyer chez
eux
Les mots arabes ou
arabo-persans
Ca ferait du monde
Et un drôle de vide sur
notre carte de séjour :
Azur hasard
D'algèbre à zénith
Jupe (ce serait dommage)
& matelas & nuque (mon amour)
MARIE COSNAY
Marie Cosnay (née en 1965 à Bayonne) est
professeure de lettres classiques, traductrice
de textes antiques, et écrivaine. Elle a publié
des textes dans les revues
Petite, Arpa, Présages, Rivaginaires,
Florilèges, Le Nouveau Recueil, La Polygraphe et
Fario. Outre quatre livres pour Cheyne
depuis 2003, elle a publié chez Verdier et chez
Laurence Teper (André des ombres, Entre
chagrin et néant) ainsi qu'à l’Atelier in 8,
chez Quidam (A notre humanité) et à L'or
des fous (La Bataille d'Anghiari). Elle publie
également des livres sous la forme numérique chez
Publie.net.
Quand on trouve, dans un buisson de
rosier, une tige de cucurbitacée, les conversations s’animent, il y a une
excitation, se rendre compte que c’est parce que tout le monde, du Soudan,
d’Iran, d’Afghanistan, tout le monde l’a en commun : la citrouille.
HUBERT HADDAD
est poète,
romancier, historien d’art et essayiste. Né à Tunis, il a passé son enfance à Paris. Après des
études de lettres, il publie son premier recueil de poèmes et fonde une revue
littéraire, Le Point d'être. Après Un rêve de glace, son premier
roman, il y aura notamment Palestine (Prix Renaudot Poche, Prix des cinq
continents de la Francophonie), les deux volumes foisonnants du Nouveau
Magasin d’écriture, le très remarqué Peintre d’éventail (Prix Louis
Guilloux, Grand Prix SGDL de littérature pour l’ensemble de l’œuvre), ou tout
récemment Premières neiges sur Pondichéry.
En février 2016, il fonde, aux
éditions Zulma, la revue Apulée.
Avec Yahia Belaskri, Jean-Marie
Blas de Roblès, Abdellatif Laâbi, Catherine Pont-Humbert.
Dans son numéro inaugural, c’est sur le thème
des « Galaxies identitaires » que la revue Apulée entre en scène, « pour tenter d’en finir avec les enfermements idéologiques,
les replis élitistes et les fanatismes aveugles ».
Le personnage d’Apulée est un beau symbole à revendiquer par
chacun d’entre nous, quelles que soient nos multiples origines, dans ce monde
qui pour survivre exige un partage d’altérité salvateur. Personne ne sauvera
son village ou son âme derrière le béton identitaire.
LINDA LÊ
Née
en 1963 au Vietnam, Linda
Lê est arrivée en France en 1977. Après trois livres parus lorsqu'elle était
très jeune, elle publie Les Evangiles du
crime, remarqué par la critique. En 1993, Christian Bourgois édite
un roman, Calomnies, puis en 1995, Les Dits d'un idiot. Les Trois Parques et Voix ont
paru en 1998, Lettre morte en 1999, Personne en 2003, et In
memoriam en 2007. Elle a reçu le prix Wepler-Fondation La Poste en 2010
pour son roman Cronos et le prix Renaudot-poche en 2011 pour À
l'enfant que je n'aurai pas (Nil). Son roman Lame de fond a figuré
parmi les 4 livres finalistes pour le prix Goncourt. Elle est aussi,
comme le montrent de nombreuses préfaces pour des auteurs choisis, une
magnifique lectrice .
« C’est à Emile Cioran que je dois l’orgueil d’être une métèque…
»
CHRISTINE MONTALBETTI
Christine
Montalbetti est née au Havre et vit à Paris. Romancière (auteure chez P.O.L
d’une huitaine de romans, d’un récit, de deux recueils de nouvelles), elle
écrit aussi pour le théâtre : Baba court dans les paysages
(2008), L’Avare impromptu (2009), La Maison imaginaire. En 2009,
Denis Podalydès crée Le Cas Jekyll,
qui tournera pendant plusieurs saisons. La pièce est reprise dans une
nouvelle mise en scène d’Elvire Brisson au Théâtre des Martyrs de Bruxelles en
2012. En février 2017, Pierre Louis-Calixte créera Le Bruiteur au
Studio-Théâtre de la Comédie française.
Les histoires qu’on vous raconte vous lient, d’une certaine
manière. Soir après soir, ils m’avaient conté leur vie ; et soir après
soir je me sentais un peu plus lié par les récits qu’ils me faisaient.
PAUL DE ROUX
Décédé à Marseille pendant l’été 2016,
il avait été l’invité de Lettres sur cour en 1998, avec Jacques Réda à qui le
liait une solide amitié. Il était revenu à Vienne à plusieurs reprises. Né à Nîmes en 1937, il avait créé la revue La
Traverse. Son premier recueil de
poèmes, Entrevoir, est paru aux éditions Gallimard en 1980, d’autres suivront régulièrement, jusqu’au
dernier, À la dérobée, en 2005.Trois de ses recueils, Entrevoir,
suivi du Front contre la vitre et de La Halte obscure, ont été
réunis en un volume dans la collection Poésie/Gallimard.
La seule
chose qui compte, c'est la façon dont on vit.
J'ai le
pressentiment que « s'éveiller » vivant doit balayer
le
problème de la mort
LES MUSICIENS
LEÏLA MARTIAL
(voc), VALENTIN CECCALDI (vcl), « Le Fil en
duo »
Le décor
est un fil tendu vers l’horizon, quelques chansons flottant comme des âmes
errantes (Fauré, Purcell, Berio) et un désir immense de jouer avec l’instant.
LOÎS LE VAN
(voc), SANDRINE MARCHETTI (p), "Les yeux de Berthe"
Une mise
en musiques de poésies contemporaines de Philippe JACCOTTET : quand la
déclamation se fait chansons, quand la poésie rencontre le jazz.
LEÏLA HUISSOUD (voc,g) KEVIN FAUCHET (p, g, hca), Chanson française , « L' ombre »
Une musique simple, épurée, que le jazz ne renie pas, comme une nécessité de laisser
pleinement la place à la plume.
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