mercredi 6 mai 2015

Robert Walser par Marion Graf

© Robert Walser-Zentrum

On ne peut ramener à sa maigre vie apparente l’existence de Robert Walser (1878-1956), qui ne quitta sa Suisse natale que pour un séjour à Berlin assez court mais qui apporta trois romans essentiels : Les Enfants Tanner, Le Commis, L’Institut Benjamenta. Le temps du retour, pourtant, avant le second enfermement et le silence littéraire après 1933, sera plus productif encore. Des traductions dues pour l’essentiel à Marion Graf et éditées par Zoé ont rendu accessibles en français de nombreux textes publiés ou préparés pour des recueils ou des journaux, et des « microgrammes » dont il fallut décrypter les écritures miniatures, réunis en un volume, Le Territoire du crayon.

Ma manière de penser, à l’époque, avait parfois quelque chose qui rappelait un moineau. Les moineaux surgissent tout d’un coup, avec toute la force de leur évidence, pour aussitôt, avec la même parfaite complétude, s’éloigner en dansant, ou s’évaporer. Pour ce qui est de leur apparition ou de leur comportement, ils sont totalement saugrenus ; leur cocasserie vient de ce qu’ils ne sont pas du tout problématiques à leurs propres yeux, qu’ils sont d’une étourderie exemplaire, et en un certain sens unique.

(J’étais un moineau, in Nouvelles du jour, Zoé Poche, 2009.)


Buffet littéraire : « Robert Walser par Marion Graf », le dimanche 5 juillet à 12h. Cour du Collège Ponsard

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