mercredi 6 mai 2015

Charles-Albert Cingria et Denis Cuniot


©Centre de recherches sur les lettres romandes, Lausanne

« Mon âge : douze ans et demi et trente-six millions. Mes origines : le paradis terrestre. » Si Charles-Albert Cingria naît en 1883 à Genève, et y meurt en 1954, ses origines sont picardes et polonaises par sa mère, turques et dalmates par son père. Et sa famille est catholique romaine. Salué en son temps par Cocteau, Max Jacob ou Jean Paulhan, ami de Satie et Jarry, vénéré plus tard par Jacques Réda, notamment, ce magnifique original à la langue d’une agilité vertigineuse fut l’auteur d’une oeuvre multiple qu’il dispersa entre revues et gazettes.

Un bruit, le seul, à part ce torrent momentané des feuilles sur quoi éclate la lune, est ce grincement mutuel - sexuel – de deux bois profondément encaustiqués, l’un, ocre, de vieux miel de frelons, l’autre grenat comme le porphyre de certaines gaules des saules, et c’est mes jantes. Je suis heureux de ce siècle, heureux de ce sable, heureux de ma selle Brooks aux exquis craquements.
(Bois sec Bois vert, « L’Imaginaire », Gallimard, 1983.)


« DENIS CUNIOT, au piano, lit CHARLES-ALBERT CINGRIA », au Musée archéologique de Saint Romain en Gal, le jeudi 2 juillet à 16h.


Denis Cuniot, musicien né en 1953, s'est immergé dans les musiques juives de l'Europe centrale et orientale, notamment en duo avec des clarinettistes. Il est conteur et pianiste à la fois, et virtuose raffiné en l’un et l’autre domaine. Il a reçu en 2007 le prix Musiques du monde de l'Académie Charles-Cros pour son disque Confidentiel Klezmer, chez Buda Musique comme le plus récent Perpétuel Klezmer. 



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