Rodney St Eloi était de passage à Vienne. Lettres sur Cour a
eu le plaisir de le rencontrer le temps d’un mémorable dîner. Poète, essayiste
et éditeur, il est né à Haïti. Il a étudié la littérature francophone à
l’université Laval. Son mémoire « Émergence de la poétique créole en
Haïti » porte sur l’histoire de la poétique créole. Depuis 2001 il vit à
Montréal où il dirige les éditions Mémoire d’encrier.
« Aujourd’hui, je vis loin du pays…Celui qui part
cherche toujours les raisons pour comprendre son départ. Le temps de l’exilé
est cet exercice de deuil du pays perdu. » A la fin du repas Rodney St
Eloi m’a offert un livre qu’il a écrit et publié en 2016 aux éditions
Hamacs-Carnets, « Passion Haïti ».
« Haïti ce n’est pas un pays, c’est mon pays. »
écrit-il au début du livre. L’étiquette « citoyen du monde » convient
surtout à ceux qui ont oublié « le territoire dans les veines », pour
reprendre le titre du beau livre de Jean François Létourneau publié par Mémoire
d’encrier.
Cette notion de territoire est un des thèmes qui sera exploré par
les auteurs invités par Lettres sur cour cette année.
« A Montréal m’est venu l’humilité propre à toute
existence, en m’attachant aux gestes simples et essentiels : nettoyer mon
appartement, laver mon linge, choisir mes légumes, enfin être responsable de
moi-même. La passion Haïti est née dans ces rues enneigées. »
Rodney St Eloi, poète aux magnifiques dreadlocks, respire et
écrit le soleil, « parole après parole. Bouche contre bouche. Peau à peau.
Et là on sait qui est qui. On sait comment va la vie. »
Une belle soirée de mai, merci.
Philippe Morisson.
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