VINGT ans de rencontres littéraires à Vienne (Isère)
lundi 5 mai 2014
LSC 2014 : Sergueï Lebedev
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Lettres sur cour
a dit…
SAMEDI 5 JUILLET / 17 H Cour de Saint-Louis, Rue Juiverie
SERGUEÏ LEBEDEV avec LUBA JURGENSON
VINCENT PÉRIER, saxophone ténor, clarinette
Sergueï Lebedev est né en 1981. Le premier roman de cet ancien géologue entretisse les sinuosités d'une mémoire indémêlablement personnelle et collective et la volubilité perforante d'un style somptueux. « A la limite de l'oubli », les fantômes d'une « Atlantide concentrationnaire » reviennent. Dont celui de « l'Autre Grand-Père », qui pour n'être jamais nommé autrement n'en est pas moins le lien le plus présent du narrateur avec le temps et avec la vie. Il a fallu trouver une langue capable de dire « des millions de châtiments sans crime », à rebours du « système de silences » qui s'est établi. Et de la lassitude.
L'eau rouge ruisselait sur mon visage, sur mes bras. Des embruns couleur brique aux reflets grisâtres, comme mélangés à de la poudre, constellèrent le paysage, empourprèrent la montagne et le ciel, et les monuments prirent l'apparence d'îlots émergeant dans un déluge écarlate. Je comprenais que c'était un hasard : un paquet de neige s'était trouvé au contact de la fumée, s'en était imprégné. Mais je vis un lièvre polaire tout rouge courir à travers la toundra, faisant des boucles pour égarer des chasseurs imaginaires – la folie rouge. (La Limite de l'oubli, Verdier, 2014,traduction Luba Jurgenson)
A lire : "La limite de l'oubli", publié par Verdier
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SAMEDI 5 JUILLET / 17 H
Cour de Saint-Louis, Rue Juiverie
SERGUEÏ LEBEDEV
avec
LUBA JURGENSON
VINCENT PÉRIER, saxophone ténor, clarinette
Sergueï Lebedev est né en 1981. Le premier roman de cet ancien géologue entretisse les sinuosités d'une mémoire indémêlablement personnelle et collective et la volubilité perforante d'un style somptueux. « A la limite de l'oubli », les fantômes d'une « Atlantide concentrationnaire » reviennent. Dont celui de « l'Autre Grand-Père », qui pour n'être jamais nommé autrement n'en est pas moins le lien le plus présent du narrateur avec le temps et avec la vie. Il a fallu trouver une langue capable de dire « des millions de châtiments sans crime », à rebours du « système de silences » qui s'est établi. Et de la lassitude.
L'eau rouge ruisselait sur mon visage, sur mes bras. Des embruns couleur brique aux reflets grisâtres, comme mélangés à de la poudre, constellèrent le paysage, empourprèrent la montagne et le ciel, et les monuments prirent l'apparence d'îlots émergeant dans un déluge écarlate. Je comprenais que c'était un hasard : un paquet de neige s'était trouvé au contact de la fumée, s'en était imprégné. Mais je vis un lièvre polaire tout rouge courir à travers la toundra, faisant des boucles pour égarer des chasseurs imaginaires – la folie rouge.
(La Limite de l'oubli, Verdier, 2014,traduction Luba Jurgenson)
A lire : "La limite de l'oubli", publié par Verdier
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